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Cluster of Excellence EXC 2052 - "Africa Multiple: reconfiguring African Studies"

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Les nuits, on dessine.

Cluster Chronicler Raharimanana5

Les nuits, on dessine.

On dessine ce que les idées peinent à confiner dans une langue. On dessine ce que la bouche ne peut pas envelopper de son et de mots, et ce que les yeux ne peuvent pas transcrire en lettres sur une surface. On dessine ce que le silence ne veut pas sortir de la confidence.

Les nuits, l’auteur rêve aussi, mais insomniaque, il dort éveillé, ou l’inverse, il veille dormant, il cauchemarde. Ecrire l’oblige à une confrontation intérieure violente. Dessiner, c’est prolonger l’indicible et le libre langage, il s’exprime sans le besoin de se dire et de se livrer. Car dessiner c’est l’énigme acceptée et le sens donné sans l’obligation de la compréhension nue.

Dessiner, ou la poésie muette, est-ce la musique dans le mouvement et hors des notes sensorielles ?

Brutalement, il me vient un souvenir, je clos ce texte.

L’auteur surnage déjà.

Les nuits, on se tait, on dessine.

Nous sommes à Bayreuth, j’irai courir tout à l’heure, aux premiers rayons du soleil, le long des eaux rouge-brun du Roter Main, voler ma part de paysage un beau matin. Et même si au fond, je ne sais pas dessiner, ce n’est pas grave, les traits se suffisent à eux-mêmes pour s’inventer un imaginaire, je n’ose dire, un univers – je n’ose pas mais c’est dit, l’auteur a encore frappé !



At night, I draw.

I draw what ideas struggle to confine to a language. I draw what the mouth cannot wrap in sound and words, and what the eyes cannot transcribe into letters on a surface. I draw what silence won't let out of confidence.

At night, the author also dreams, but as an insomniac, he sleeps awake, or vice versa, he wakes while sleeping, he has nightmares. Writing forces him into a violent inner confrontation. Drawing is an extension of the unspeakable and of free language; he expresses himself without the need to say or give himself away. For drawing is to accept the enigma and give meaning without the obligation of naked understanding.

Drawing, or silent poetry, is it music in movement and outside the sensory notes?

Suddenly, a memory comes to me and I close this text.

The author is already floating.

At night, I keep quiet and draw.

I am in Bayreuth, and I'll be running along the reddish-brown waters of the Roter Main with the first rays of the sun, stealing my share of the landscape one fine morning. And even if, deep down, I don't know how to draw, it doesn't matter, the strokes are enough on their own to invent an imaginary, I dare not say, a universe - I dare not, but it's said, the author has struck again!


Webmaster: Sabine Greiner

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